Menu
Libération

Les eurodéputés lancent Seveso III

Article réservé aux abonnés
Les élus ont abaissé les seuils tolérés dans certaines usines «à risques».
par Jean Quatremer, Strasbourg (UE) envoyé spécial
publié le 5 juillet 2002 à 0h18

Après chaque catastrophe industrielle, la même question est posée : comment éviter la proximité de sites manipulant des substances dangereuses avec des zones habitées ? Pourtant, depuis l'explosion de l'usine chimique de Seveso, en 1976, deux directives européennes (dites «Seveso I» et «II») ont été adoptées : elles prévoient notamment des obligations d'information sur les risques et exigent des procédures de sécurité en cas de catastrophe.

Mais la conciliation entre l'intérêt des populations et celui des industriels a toujours tourné à l'avantage des seconds, comme l'ont encore montré les explosions d'Enschende, aux Pays-Bas, et de l'usine AZF à Toulouse. Le Parlement européen n'hésite pas à affirmer que les normes actuelles offrent une protection largement illusoire. Profitant d'une proposition de la Commission européenne, qui se contente de toiletter Seveso II, il s'est lancé dans la création d'un «Seveso III», à la grande fureur de la Commission, qui estime que Strasbourg va trop loin et trop vite. Les eurodéputés, toutes tendances politiques confondues, ont ainsi décidé, mercredi, d'abaisser les seuils tolérés, dans les usines «à risques», de nitrate d'ammonium à un niveau qui aurait évité l'accident de Toulouse. Le nitrate de potassium subit le même sort. Ils exigent aussi que des «distances appropriées» soient prévues entre ces exploitations et les immeubles, les routes, les établissements industriels, etc.

Sanctions. Dans les trois ans, la Commission d