Méfiance à gauche, apaisement à droite : les députés entament aujourd'hui à l'Assemblée nationale l'examen du projet de loi d'amnistie avec des arrière-pensées plein la tête. C'est une disposition qui ne figure pas dans le texte qui devrait animer leurs échanges : l'amnistie des délits politico-financiers. Ainsi les socialistes présenteront-ils trois motions de procédure, dont une question préalable qui devrait être défendue par le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg : une garantie que les affaires du RPR ne seront pas passées sous silence. L'éventualité d'un coup de balai en la matière a ressurgi, vendredi, par la voix du rapporteur du texte sur l'amnistie, Michel Hunault (UMP). Celui-ci a évoqué un «toilettage» de la prescription des abus de biens sociaux lors de la discussion, début août, du projet de loi sur la justice. Hier, le ministre de la Justice, Dominique Perben, s'est efforcé d'éteindre les soupçons de l'opposition. Dénonçant «l'écho excessif fait à quelques supputations isolées», il a ajouté, dans un entretien aux Echos : «La question peut se poser, mais il faudra un vrai débat sur la modification des règles qui régissent les abus de biens sociaux (...), dans un climat apaisé et serein, et surtout en toute clarté.»
Le secrétaire général de l'UMP, Philippe Douste-Blazy, en a rajouté une couche : «Personne à l'UMP ne souhaite, ni de près ni de loin, une amnistie politico-financière.» Insuffisant pour rassurer le porte-parole du PS, Vincent Peillon, qui a jug