«Le climat apaisé et serein» voulu par Dominique Perben pour étudier une réforme de l'abus de biens sociaux n'est pas prêt d'envahir le Palais-Bourbon. Hier, à l'occasion de l'examen du projet de loi sur la traditionnelle amnistie postélectorale (hors délits politico-financiers), les députés de la majorité et surtout de l'opposition ont affûté leurs arguments dans une sorte de tour de chauffe avant le débat, les 1er et 2 août, de la loi de programmation sur la justice. Car les socialistes en sont persuadés : si le masque d'un enterrement de certaines affaires politico-judiciaires doit tomber, ce sera au milieu de l'été, «en catimini, à la sauvette», selon Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS, qui a demandé le report de l'examen de cette loi. Après le tollé suscité en fin de semaine dernière par les déclarations de Michel Hunault, le rapporteur (UMP, Loire-Atlantique) de la loi d'amnistie, qui avait expliqué à l'AFP «que la question des délits politico-financiers se poserait, dans la plus grande transparence» lors de l'examen du texte sur la justice, les hiérarques de la majorité ont continué hier à déminer le terrain.
Désamorcer. «Des spéculations sans fondement», a lâché Jean-Pierre Raffarin dans les couloirs de l'Assemblée nationale. «L'amnistie politico-financière est inacceptable», a déclaré depuis Bordeaux Alain Juppé. «Compte tenu de l'enjeu majeur qu'est l'éthique pour la démocratie et pour dissiper tout soupçon, les délits politico-financiers et ceux en relati