Menu
Libération

Emplois-jeunes version Fillon

Article réservé aux abonnés
Le ministre lance sans dialogue des «contrats-jeunes» qui suppriment les charges patronales sur deux ans.
publié le 11 juillet 2002 à 0h22

Première mesure sociale du gouvernement Raffarin, le «contrat-jeune», qui a «vocation à remplacer les emplois-jeunes», a été présenté hier au Conseil des ministres par François Fillon. Pour le ministre des Affaires sociales et du Travail, la vocation du dispositif est de renouer le «pacte républicain et social» avec les jeunes les plus exclus du système éducatif. Mais la volonté de faire adopter en urgence cette mesure par le Parlement est aussi un choix d'opportunité politique, un premier jalon dans la remise en cause des réformes du gouvernement précédent.

Au premier abord, le dispositif ne peut que rencontrer l'assentiment général. «Le chômage des jeunes est deux fois plus élevé que la moyenne, et même trois fois plus s'il s'agit des jeunes sans qualification», rappelait, mardi, le ministre du Travail devant la Commission des affaires sociales de l'Assemblée. François Fillon y voit un signe que «le pacte républicain s'étiole». Il propose donc d'instaurer un abattement de charges patronales de 225 euros par mois pendant deux ans, et de la moitié la troisième année. Ce contrat de travail est réservé aux entreprises de moins de 250 salariés embauchant à durée indéterminée des jeunes de 16 à 22 ans. Cumulable avec les allègements existants (ristourne «Aubry» pour les entreprises à 35 heures ou «Juppé-Balladur» pour les autres), il revient à exonérer intégralement de charges sociales les jeunes salariés payés au Smic.

Consensus. La simplicité du dispositif est telle que l'on se