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Libération

Le profil multiple des chiraquiens du 21 avril

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Trois études décryptent le comportement électoral des Français à la présidentielle 2002.
publié le 12 juillet 2002 à 0h23

L'ampleur de sa victoire le laissait deviner, une enquête réalisée par le Centre d'études de la vie politique française (Cevipof) le confirme : c'est bien la gauche qui a réélu Jacques Chirac à l'Elysée. Elle est même majoritaire parmi les 25 537 956 électeurs qui ont voté pour le président sortant le 5 mai. 36 % d'entre eux avaient opté au premier tour pour des candidats de gauche ou d'extrême gauche, contre seulement 32 % qui avaient choisi des prétendants de la droite parlementaire. Le reste des renforts, qui ont offert un score soviétique au chef de l'Etat, provient pour l'essentiel (20 %) des abstentionnistes du premier tour. Tel est l'un des nombreux enseignements d'une salve de trois études d'une ampleur inédite en France menées par le Cevipof, le Centre d'informatisation des données sociopolitiques (CIDSP) de Grenoble, et le Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop), avec le soutien du ministère de l'Intérieur et de la Fondation nationale des sciences politiques (1). Echantillons de ce «panel électoral français 2002».

Abstention : deux camps

Battant record sur record tout au long de ce printemps électoral, l'abstention se scinde désormais en deux familles. La première, quasi structurelle, touche des catégories éloignées de la sphère politique, soit pour des raisons sociales (33 % des sans-diplôme et 35 % des personnes sans aucun patrimoine se sont abstenus le 21 avril, contre 28 % en moyenne nationale), soit pour des raisons d'âge : 34 % des mo