Une bonne surprise en 2001, une très mauvaise pour 2002 : l'état des comptes de la Sécurité sociale n'arrangeait pas hier les affaires de Jean-François Mattei, au moment d'annoncer 1,5 milliard d'euros de dépenses nouvelles, dont 700 millions en faveur de l'hôpital public. Le ministre de la Santé, qui présidait hier la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale, a donc choisi de ne pas dramatiser. «Nous ne sommes pas au bord de je ne sais quelle crise financière», a-t-il précisé, préférant ne pas accabler ses prédécesseurs.

Le rapport de mi-année sur les comptes de la Sécurité sociale laisse pourtant apparaître un déficit aggravé pour 2002 (-2,4 milliards d'euros), après un notable excédent (+1,1 milliard d'euros) en 2001. Mais les médecins généralistes ont obtenu leurs consultations à 20 euros. Et le Pr Mattei, patron du département de génétique à la Timone à Marseille, ne pouvait laisser l'hôpital public face à ses difficultés sans faire un geste, une fois devenu ministre.

Salaires. Le plus rageant pour le gouvernement est qu'à une année près il bénéficiait d'une manne inattendue. «Les comptes du régime général en 2001 se sont révélés bien meilleurs que prévu», souligne François Monier, conseiller-maître à la Cour des comptes, dans son rapport à la commission. Explication : «Une pré vision de croissance de la masse salariale sous-estimée de 0,6 %.» Les recettes de la Sécurité sociale dépendent en effet directement des salaires : les cotisations représentent