Délices des pleins pouvoirs. Depuis sa réélection triomphale à l'Elysée, Jacques Chirac savoure la splendeur restaurée de sa fonction. Il a beau chercher, rien ne pointe à l'horizon pour le contrarier : il dispose d'une majorité pléthorique qui lui doit tout, parraine la mise sur les rails d'un grand parti présidentiel (l'UMP), et tient la vedette dans les sommets internationaux, débarrassé de Jospin. Et puis, il y a tous ces plaisirs dont il a été frustré par cinq années de cohabitation : promouvoir un proche, distribuer les postes de prestige aux plus fidèles, rayer d'un trait de plume le nom d'un haut fonctionnaire, donner des ordres à un ministre sous forme d'un conseil amical. Pour ordonner le grand jeu de chaises musicales en cours dans les préfectures comme dans les hautes sphères de la police et la justice, la main de l'Elysée n'est jamais loin. «Choix de la présidence», disent avec pudeur les cabinets ministériels pour justifier telle ou telle nomination. Celle, par exemple, de Pierre de Bousquet de Florian à la tête de la DST, porte la griffe élyséenne. Passé par le cabinet de l'ancien garde des Sceaux Albin Chalandon, par Elf-Aquitaine, et enfin par l'Elysée en 1995, ce proche du Président a vite remplacé l'ancien patron de la DST, Jean-Jacques Pascal, suspecté par la droite d'avoir monté des dossiers sur Chirac.
Thalasso. Tout sauf contemplatif, le Président est sur tous les fronts. Il a profité des quatre jours qu'il a passés en thalassothérapie la semaine derniè