Les militaires se serreront moins la ceinture. Si l'on en croit les promesses du gouvernement, les crédits de la Défense vont augmenter de 908 millions d'euros dès le collectif budgétaire débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Et «avant la fin de l'année», une loi de programmation militaire (2003-2008) confirmera cette orientation à la hausse. Même Bercy, traditionnellement pingre avec les armées, est d'accord. «Il faudra quelques milliards d'euros supplémentaires pour remettre à niveau l'armée», a confié cette semaine le ministre des Finances, Francis Mer.
Jacques Chirac avait une revanche à prendre. A peine réélu, il a donc convoqué, le 31 mai, un conseil de défense pour mettre en branle une nouvelle loi de programmation. Car moins d'un an plus tôt, le 31 juillet 2001, le président de la République avait dû en approuver une autre, âprement négociée avec le gouvernement Jospin. Ce compromis de cohabitation fixait les crédits d'équipement des armées à 87,5 milliards de francs par an. Cette loi «ne répondra pas à toutes les attentes des armées» avait averti Chirac... juste après avoir paraphé le texte. Ne souhaitant pas aller au clash, Lionel Jospin a ensuite omis de soumettre ce texte à l'approbation du Parlement.
Comme l'état-major, le Président réclamait à l'époque 4,5 milliards de francs supplémentaires pour porter les crédits à un total de 92 milliards, soit 14 milliards d'euros. C'est autour de cette somme que devraient désormais se situer les dépenses d'éq