Battus et abattus. Les anciens députés sont en pleine déprime postélectorale. Suivant les individus, la nature loyale ou déloyale et l'ampleur de la défaite, les symptômes de ce blues varient. Petite typologie clinique et politique des défaits du 16 juin.
Les bavards anonymes. Ce sont les plus atteints. D'abord, ils refusent de témoigner. Puis en éprouvent l'impérieuse nécessité, se réfugiant derrière une logorrhée sous X. Un ex-député socialiste, du sud de la France : «C'est terrible. La politique, c'est comme une corrida. Vous découvrez ce que c'est vraiment lorsque vous vous faites encorner pour la première fois. J'ai découvert cela le 16 juin. J'ai mal partout. Je suis encore à vif. Et personne n'est là pour me soutenir. Vos amis politiques vous oublient vite. J'attends toujours que François Hollande m'appelle. Après tout ce que j'ai fait pour le parti... J'ai l'impression que je ne suis plus bon à rien.» Sans aucune difficulté matérielle ni professionnelle, le quinqua s'interroge sur son avenir politique : «Je ne sais pas si j'ai envie de continuer.» S'ensuit une longue plainte qui se conclut par un impuissant : «Je ne comprends toujours pas.» Pour essayer, il est parti en vacances. Direction : une île de la Méditerranée pour six semaines au moins.
Les revanchards pressés. Plus de 160 d'entre eux ont engagé ou font engager un recours en annulation devant le Conseil constitutionnel. Souvent en pure forme. Manière de faire savoir et de s'auto-convaincre que «tout re