En prélude à sa panthéonisation de l'automne, nous entamons une haie d'honneur au romancier mirifique Alexandre Dumas. Toute la semaine, ce feuilleton journalistique évoquera, sous les plumes de Gonzague Saint Bris, d'Alain Pons, de Claude Schopp, de Marek Halter et de rédacteurs de «Libération», les hauts faits et la geste de l'écrivain français le plus célèbre au monde. 1 001 fantômes, histoires, livres, voyages, révolutions, festins, amours, morts, enfants et destins d'Alexandre le grand Dumas.
Lamartine écrivant de Dumas qu'il était «un Encelade, un Prométhée, un Titan» n'exagérait rien. Car l'originalité de ce maître, et avec elle sa force, réside non seulement dans le formidable kaléidos cope que fut sa vie, mais dans la masse volumineuse de son oeuvre, qui ne ressemble à aucune pour au moins trois raisons. La première est qu'il n'appartient à nulle école, sinon le romantisme qui n'en est pas une ; la seconde est qu'il a touché à tout, depuis le feuilleton jusqu'au conte, du récit de voyage à la comédie, au drame ou à l'essai ; la troisième est l'importance de sa production qui, avec quelque 700 titres répertoriés, en fait le plus prolifique homme de lettres de tous les temps, dépassant de loin les auteurs les plus féconds.
C'est dire la fascination qu'exerce toujours ce noircisseur de copie, passionné de récit jonglant avec les genres et les «nègres» parfois (Nerval, Malleville, Maquet, Vacquerie, Meurice), lancé avec un succès absolu dans une hallucinante boulimie d'éc