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Libération

Au Sénat, le contrat-jeune prend un coup de libéralisme

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L'esprit du projet de loi de Fillon, voté hier, a été dénaturé.
publié le 18 juillet 2002 à 0h26

Comment calmer les ardeurs d'une majorité sénatoriale dopée par la victoire de la droite ? C'était hier après-midi la principale préoccupation de François Fillon, qui défendait son projet de «contrat-jeune» au Sénat. Le ministre des Affaires sociales et du Travail a profité de l'occasion pour annoncer que l'assouplissement des 35 heures et l'harmonisation des Smic feraient l'objet d'un texte en octobre. Puis il a défendu son projet, qui propose d'exonérer totalement de charges pendant deux ans (partiellement la troisième année) les PME qui embaucheront des jeunes de 16 à 22 ans peu qualifiés.

Bénéfice. Le texte a été adopté en début de soirée. Mais Fillon a dû en passer par les exigences des sénateurs. Ils ont étendu le dispositif à l'ensemble des entreprises privées, au lieu d'en limiter le bénéfice aux seuls établissements non publics ne dépassant pas 250 salariés comme le souhaitait le gouvernement.

Cette modification change la philosophie du texte en lui donnant une connotation nettement plus libérale. Pour Fillon, le dispositif «ciblé» était d'abord destiné à «remettre l'ascenseur social en marche pour celles et ceux qui, à la sortie de l'adolescence, sont dangereusement en train d'osciller entre l'amertume et le décrochage». L'aide aux entreprises avait d'abord une fonction incitative. L'élargir à celles qui, du fait de leur taille, n'en ont pas forcément besoin en ferait une banale exonération de charges, mesure typiquement libérale.

Une autre proposition des sénateurs v