C'est un combat écolo à renouveler quatre à cinq fois par jour. Le WC est devenu le lieu crucial de la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique. C'est le sénateur Marcel Deneux qui le dit, dans un rapport consacré notamment à l'impact de la consommation d'eau sur l'avenir de l'humanité. Il faut «équiper les toilettes d'un réservoir à double capacité», nous conseille-t-il, entre deux considérations sur le cycle du carbone ou la biodiversité... Il n'a pas tort. Avec plus de 70 litres par jour, la chasse d'eau est la source de plus d'un tiers de la consommation moyenne d'eau d'un foyer dans les pays développés. Gaspillage honteux au regard du milliard d'humains ne disposant pas d'eau. La faute à qui ? A l'hygiène et aux Anglais. L'objet qui sert «à tout expédier promptement au-dehors de l'appartement et de la maison» (selon les termes pudiques d'un document administratif français de 1883), c'est eux qui l'ont inventé au XVIe siècle : John Harrington, filleul d'Elisa beth Ire, avait bricolé un tel appareil (réservoir d'eau et mécanisme pour expulser proprement les royales déjections d'une poussée) pour sa marraine (1).
Coup de foudre. Quelques perfectionnements et près de trois siècles plus tard, l'invention traverse la Manche, où l'on évoque la «garde-robe hydraulique» ou le water-closet, le nom WC s'imposant par métonymie. Pour certains, c'est le coup de foudre : l'ingénieur Emile Trélat opposera ainsi les efforts français («nos misérables cuve