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Libération

Monsieur le Premier ministre, je vous fais une lettre

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«Libération» s'est procuré des missives que «la France d'en bas» adresse au Premier ministre depuis sa nomination.
publié le 18 juillet 2002 à 0h26

Ils écrivent sur papier à en-tête ou sur des feuilles à gros carreaux. Au stylo, à la plume ou à l'aide d'un clavier d'ordinateur. Certains joignent à leurs missives des documents, photocopies de feuilles de paye ou esquisses de budgets familiaux. Ils adressent leur courrier un peu au hasard, à Matignon ou bien à l'Assemblée nationale. Parfois simplement à «Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, Paris». Depuis sa nomination le 6 mai dernier, le chef du gouvernement reçoit 1 500 lettres par semaine, un chiffre habituel pour les nouveaux Premiers ministre. Toutes sont lues, décortiquées, codées. La plupart reçoivent des réponses (lire ci-dessous). De nombreux expéditeurs attirent l'attention sur leurs difficultés personnelles. Ils ont souvent tapé à toutes les portes, services administratifs, élus locaux, avant de tenter le tout pour le tout en demandant de l'aide au sommet de l'Etat. Quelques lettres sont délirantes, beaucoup sont des témoignages de souffrance. Il y a encore ceux qui insultent, qui se plaignent ou qui protestent, les mécontents. Et ceux qui félicitent, les enthousiastes.

De Jean-Pierre Raffarin, inconnu d'eux il y a quelques semaines et doté d'une bonne image, ils apprécient le parler simple et l'apparente bonhomie. «Je fais appel à votre façon de gouverner autrement, avec imagination et enthousiasme», souligne un chômeur. «J'aime votre façon de parler, compréhensible et ironique parfois, écrit une jeune femme sur le site Internet du Premier ministre. Surtout