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Libération

Debré et le mystère du fantôme de l'Assemblée

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Après l'intrusion d'un inconnu dans l'hémicycle, il enquête sur les défaillances de la sécurité du Palais-Bourbon.
publié le 19 juillet 2002 à 0h27

Le commissaire Debré a bouclé son enquête. Certes, le président de l'Assemblée nationale n'a pas totalement élucidé le mystère du 3 juillet, mais il a levé l'essentiel du voile. Ce jour-là, un individu autodésigné «poète escaladeur» s'invite au Palais-Bourbon, franchit sans badge tous les contrôles de sécurité, pénètre dans l'hémicycle et tente de remettre à Jean-Pierre Raffarin, une fois son discours de politique général prononcé, «la coupe du meilleur Premier ministre». Alors que les parlementaires s'apprêtent à légiférer sur la justice et la sécurité, cette intrusion fait mauvais genre.

Nanterre. Pour éviter une récidive, l'ancien ministre de l'Intérieur convoque derechef dans son bureau de l'hôtel de Lassay les responsables administratifs de l'Assemblée. Debré est colère. A peine élu et déjà une première galère, pense-t-il. L'ex-premier flic de France demande des comptes, veut des résultats, vite. «Un nouveau Nanterre était possible», estime-t-il en référence à la tuerie perpétrée, le 27 mars, au conseil municipal de la ville des Hauts-de-Seine. Il «réquisitionne» toutes les photos et films de la scène. Les hauts fonctionnaires n'en mènent pas large. Ils avouent ne pas comprendre comment Hervé Couasnon ­ c'est le nom de l'intrus du Palais-Bourbon ­ a pu tromper la vigilance de leurs services. Même si, sûrs d'eux, ils assurent à «Monsieur le président» qu'«il est impossible de pénétrer dans l'enceinte de l'Assemblée sans déclarer son identité». A ces mots, Debré s'époumone