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Fin de l'exception culturelle à la turque

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Un été 2002. Les toilettes par le bout de la lunette (5/6)
publié le 19 juillet 2002 à 0h27

Pour les Français, longtemps risée de tout l'Occident, c'est une révolution : le WC à la turque, ce cloaque, est en train de disparaître. Les bars, restaurants et autres lieux publics l'abandonnent les uns après les autres, sous la poussée d'une vague hygiéniste : «C'est fini les sanitaires dégoûtants, on ne reviendra pas en arrière», s'emballe Benoît Raillard, directeur marketing d'Elis, firme spécialisée dans les services d'hygiène aux entreprises.

Il aura fallu des centaines d'années pour entrevoir, enfin, la lumière. Si le modèle dit «à la turque» (1) s'est imposé, c'est essentiellement pour sa facilité d'entretien au jet. Le XIXe siècle puritain y a vu un autre avantage : l'inconfort de la position et les pestilences écourtaient le temps passé à l'intérieur et donc les risques de dérapages paluchards.

Aujourd'hui, on l'a dit, le WC à la turque dévisse : de 23 000 ventes par an en France au milieu des années 80, on est à 8 000 pièces en 2001, avec 5 à 10 % de vente en moins chaque année depuis quelque temps. A sa place ? De plus en plus, on trouve les cuvettes «suspendues», sans pied, tout aussi simples pour l'entretien au jet. Avec quelques percées techniques aussi, comme ces céramiques améliorées qui n'accrochent pas la matière, telle celle lancée par Villeroy & Boch, véritable Tefal du WC et qui économise la balayette. Ou la présence toujours plus répandue de l'invention de l'entreprise suisse Hygolet : un boîtier à greffer sur la lunette qui recouvre celle-ci d'un plas