La gauche continue de se chercher des noises sur la sécurité. En apparence, elle a montré un front uni en s'opposant comme un seul homme au projet de loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure. Mais l'examen du texte qui a fini par être adopté à main levée par les députés UDF et UMP dans la nuit de mercredi à jeudi a confirmé une fracture ouverte au sein de l'ancienne majorité plurielle. Singulièrement chez les socialistes (Libération du 17 juillet).
Plusieurs députés PS dont l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant et les élus de l'Essonne Julien Dray et Manuel Valls suggéraient une «abstention critique» au projet de loi défendu par son successeur place Beauvau, Nicolas Sarkozy. Au moment du vote, ils étaient absents de l'hémicycle. Se pliant de fait à la discipline du groupe. Mais ils n'en pensent pas moins.
Aide. Sur le fond, ils considèrent que la majorité actuelle poursuit, en matière de sécurité, ce qui avait été accompli par le gouvernement Jospin. Ainsi, Daniel Vaillant se disait prêt, hier dans le Parisien, à aider son successeur : «S'il faut être au côté de Sarkozy pour arracher les bons arbitrages budgétaires, pourquoi pas ?» Et l'ancien ministre d'ajouter : il «est tellement confortable de s'opposer à tout et tellement plus difficile d'être responsable».
Refus. Ces «flottements», selon l'expression d'Henri Emmanuelli, sont «un bel exemple des clarifications» que doit faire le PS. Interrogé hier sur France 2, le député des Landes