Nicolas Sarkozy en indépendantiste. Lui et personne d'autre ne s'occupe du dossier corse. Il l'a voulu ainsi. Le ministre de l'Intérieur a revendiqué cette autonomie d'action, le 2 juin, lors d'un dîner en tête à tête avec Jean-Pierre Raffarin. C'était à prendre ou à laisser. «Personne ne voulait de ce bâton merdeux, précise un proche de l'hôte de Beauvau. Le truc de Nicolas, c'est d'aller vers les ennuis plutôt que de les subir. Ce n'est pas une simple volonté, un caprice de sa part, c'est une nécessité si on veut que le dossier corse connaisse une issue. Le Premier ministre a parfaitement compris qu'il n'avait aucune chance de réussir. Ceci étant, Matignon est informé en direct des avancées de nos travaux.» «Informé» et c'est tout. Pas associé. Un conseiller de Raffarin le reconnaît : «Pour la Corse, c'est Sarko. Exclusivement.» Malgré une tentative d'OPA de Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales.
Paix négociée. L'Intérieur dispose tout de même d'un interlocuteur à Matignon. «Conseiller en charge des Affaires intérieures et de l'Outre-Mer», André Viau dispose dans ses attributions du dossier corse. Comme Alain Christnacht, son prédécesseur à ce poste, l'homme est un commis de l'Etat. Et connaît la situation insulaire de près pour avoir été préfet de Haute-Corse de juillet 1995 à novembre 1996. Cette année-là, dans la nuit du 11 au 12 janvier, des clandestins tiennent une conférence de presse à Tralonca (Haute-Corse). La démonstration de force est aussi impressionn