«On sait qu'ils sont là, de l'autre côté du couloir, enfermés dans 9 m2, c'est très stressant.» Stéphanie, 16 ans, d'Aulnay-sous-Bois n'a jamais mis les pieds dans une prison, c'est une première, comme pour tout le groupe qui l'accompagne. Participant au Rallye de la citoyenneté ­ organisé par l'Association pour la promotion de la citoyenneté des enfants et des jeunes (Apcej) ­, des filles et des garçons de 15 à 17 ans, issus de banlieues parisiennes, ont visité jeudi après-midi le quartier des mineurs de la prison de Bois-d'Arcy (Yvelines) et se sont frottés à la rudesse du milieu carcéral pour quelques heures. «Les caïds des banlieues véhiculent souvent une image 3 étoiles de la prison, explique Béatrice Delpech, organisatrice de l'Apcej. Avec cette rencontre, ils se confrontent à la réalité.»

Consoles de jeu. Cette association, mise en place en 1995 par Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, a pour but de faire découvrir les institutions françaises à des jeunes Franciliens qui ne peuvent pas partir en vacances. Le sujet abordé cette année est celui de la loi et de son importance au sein de la collectivité; le thème du jour : la sanction; l'étape : la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy. Ils sont quatorze à tenter l'expérience. Pour ce petit groupe, la prison, ce n'est pas si terrible que ça. La rumeur, c'est qu'ils ont la télé dans les cellules, parfois des consoles de jeux, et ne travaillent pas. «J'ai des copains là-bas, dit fièrement un des je