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Libération
Interview

«Je partirai sur une réforme, pas sur l'immobilisme»

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A propos de la Corse, le chef du gouvernement déclare vouloir faire de l'île une région de «précurseurs» en matière de décentralisation.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Le Falcon 900, peint aux couleurs de la République, vient de quitter le tarmac corse. Il est 16 heures samedi. Jean-Pierre Raffarin respire. Il s'envoie une Corona, la bière préférée de Jacques Chirac. «Je ne l'avais jamais goûtée. Elle n'est pas mal.» Au propre comme au figuré, le Premier ministre vient de «mouiller sa chemise» à Ajaccio (Corse-du-Sud). Quatre heures durant, et par surprise (lire ci-contre), il est venu apporter la caution du gouvernement à la démarche initiée par son ministre de l'Intérieur.

Il ne faut plus désormais parler du processus de Matignon, mais du dialogue d'Ajaccio. Le chef du gouvernement veut faire de l'île une région de «précurseurs» en matière de décentralisation. Jean-Pierre Raffarin avait prévu de venir en Corse en septembre prochain. Mais en raison de «la complicité» avec Nicolas Sarkozy, il a anticipé le déplacement. «Je ne me laisse pas emprisonner, confie-t-il à Libération. Je veille à ce que l'esprit de système ne prenne pas possession de mon logiciel. Je suis un pragmatique.»

«Créatif.» Raffarin savoure sa bière autant que son coup. Voilà un peu moins de cent jours qu'il s'est installé à Matignon. «Depuis quinze jours, ça va mieux. J'arrive à prendre de la distance. Si j'ai une qualité, c'est celle d'être créatif. Pour l'être, il faut de la distance sur l'événement. Lorsque j'étais ministre des PME, j'avais une idée par semaine. Comme celle de décentraliser, en région, mon ministère. C'est en inventant des choses, en p