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Libération

Loi Perben: le Sénat impitoyable

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Le texte a été adopté et tous les amendements de la gauche rejetés.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Après deux jours de sprint, les sénateurs ont adopté en première lecture, dans la nuit de vendredi à samedi, le projet de loi sur la justice présenté par Dominique Perben. La droite, majoritaire, a voté pour, la gauche, contre. L'opposition sénatoriale a demandé la suppression de l'essentiel de ce texte qu'elle juge dangereux et contre-productif dans la lutte contre l'insécurité, son objectif affiché. Une attitude à laquelle Jean-Pierre Schosteck, rapporteur (RPR) de la commission des lois, répondait invariablement par un «nous sommes contre tout ce qui supprime».

Le gouvernement et la commission des lois ont repoussé même les amendements les plus inoffensifs des groupes PS et CRC (Communistes, Républicains et Citoyens). Ainsi, les socialistes demandaient à ce que la détention provisoire des délinquants de 13 à 16 ans ne soit possible qu'après la création de quartiers adaptés aux mineurs dans les prisons. Fin de non-recevoir. «Ne prenez pas le risque de mettre ces mineurs dans les prisons actuelles», plaidait Michel Dreyfus-Schmidt, s'adressant à Jean-Pïerre Schosteck, qui a présidé une commission sur la délinquance juvénile. Dans un récent rapport, cette commission décrivait avec effarement sa visite du quartier des mineurs de la prison de Lyon: insalubrité, promiscuité avec les majeurs, deals... «Il faut dès à présent redonner leur efficacité aux décisions de justice», a répondu Jean-Pierre Schosteck. «Et mettre les mineurs dans des prisons dignes de Dickens !», enrageait D