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Libération

Michel D. échappe de justesse à la justice accélérée

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Un aide-soignant en comparution immédiate pour «agression».
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

La décision a été prise rapidement par le parquet de Créteil, comme pour quantité d'autres affaires ordinaires. Ce mercredi 17 juillet, un peu après 19 heures, Michel D., 44 ans, est déféré devant les juges après un jour et demi de garde à vue. En comparution immédiate, dispositif de jugement accéléré. Son avocat, Me Lévy, prend connaissance du dossier trente minutes avant l'audience : c'est en téléphonant au commissariat qu'il a appris que son client allait être jugé. Michel D. patauge. Personne ne lui a «expliqué en quoi consiste une comparution immédiate». Aide-soignant brancardier à l'hôpital Henri-Mondor, il est accusé d'avoir commis des «gestes déplacés dans l'exercice de ses fonctions» sur une jeune femme policière, victime d'un accident de moto.

Les faits datent du jeudi précédent, la plainte pour agression sexuelle également. Deux jours plus tard, l'aide-soignant a été suspendu de ses activités. Il risque de perdre son travail. «La plaignante est-elle présente ?», interroge la présidente. Personne ne sait si elle est encore hospitalisée, ni si elle a été prévenue de l'audience. La veille, elle a pourtant participé à la confrontation avec Michel D.

Le dossier ? Pas d'enquête sérieuse des services de police sur le comportement habituel de Michel D. au travail, pas d'auditions du service des urgences. Pourtant, il n'était pas seul dans l'unité de soins le jour de l'arrivée de la jeune policière, quatre collègues travaillaient avec lui.

Mais si Michel D. a été suspendu, c'