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Alexandre Jardin, 37 ans, romancier à succès, espère solder l'héritage familial en s'engageant dans l'action de proximité.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Est-ce qu'un fils rachète les dettes de son père ? La question a quelque chose de surdimensionné s'agissant de l'écrivain le plus vendeur de France, sympathique tête à claques littéraire sculptée par les mains marketing de Françoise Verny (Gallimard) au coeur des eighties. «On paye toujours les dettes de son père, répond assez gravement Alexandre Jardin, mais de tous les pères...». Celles financières laissées par le père biologique, mais aussi celles, plus symboliques, des grands-pères, selon un jeu de culbuto généalogique jamais terminé. De fait, une division blindée de psy ne parviendrait pas à déminer la dynastie Jardin sur toute sa hauteur. Le roman familial remis en scène par Alexandre depuis quelques années (dans Le Zubial, notamment), relève désormais du domaine public et confine à la thérapie familiale french touch, entre Mazarine Mitterrand et Anne Goscinny.

Presque tout le monde sait en effet ­ au moins les 400 000 acheteurs, en moyenne, de ses livres traduits en 23 langues ­ que le très old school Alexandre Jardin fut le fils grisé de l'inconstant, séducteur et flambeur Pascal Jardin, scénariste à succès (le Chat, la Grande Vadrouille, Angélique...), homme à femmes charismatique, mort à 46 ans d'un cancer lorsqu'Alexandre en avait 15. «J'ai été un fils à papa. Mais sans papa», dit-il souvent. Ce totem encombrant laissa derrière lui, outre une trentaine de maîtresses éplorées, des dettes fiscales qui empoisonnèrent la famille pendant dix ans et des répliques sismiqu

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