On ne sait jamais. Jacques Barrot est un président de groupe UMP prévoyant. Aujourd'hui, les députés éliront les 12 titulaires et 6 suppléants de la Haute Cour de justice. Ils désigneront également les 12 mem bres (6 titulaires et 6 suppléants) de la Cour de justice de la République (CJR).
D'ordinaire, ces élections ne sont qu'une formalité. Les postes sont partagés par avance, à la proportionnelle. Le groupe le plus représenté dispose d'une majorité de sièges, le plus faible se contente des strapontins.
Haute trahison. Cette fois, forte de sa majorité pléthorique, l'UMP veut tout ou presque : 12 fauteuils à la Haute Cour, 6 à la Cour de justice. Comme si elle craignait la convocation de l'une ou l'autre juridiction. La Haute Cour de justice a compétence pour enclencher un procédé juridique destiné à mettre en examen le président de la République. En cas de haute trahison, quasi exclusivement. Quant à la CJR, sa compétence est plus large. Elle peut juger des ministres, comme lors de l'affaire du sang contaminé.
Colère. Un premier partage des postes est intervenu mercredi, lors de la conférence des présidents qui réunit le président de l'Assemblée, les patrons des grou pes et des commissions. A son issue, les communistes étaient colère. On leur proposait «royalement», selon l'expression d'A lain Bocquet, un poste de suppléant d'un député UMP à la Haute Cour. «Ce qui n'a pas de sens», insiste le président du groupe PCF. Son homologue de l'UDF, Hervé Morin, était tout autant décon