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Libération
Interview

«La détention sera la règle, la liberté, l'exception»

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publié le 31 juillet 2002 à 0h32

Après le Sénat, l'Assemblée examine à partir d'aujourd'hui le projet de loi Perben sur la justice. André Vallini, député de l'Isère, est porte-parole du groupe PS sur ce texte. Interview.

Quels reproches faites-vous à cette loi ?

Ça demeure un texte, comme le texte de Sarkozy sur la sécurité, destiné avant tout à l'opinion publique, un texte d'affichage pour répondre à l'exaspération et à l'inquiétude légitimes des Français devant la montée de la violence et de la délinquance. Mais c'est un texte qui se révélera inefficace, car inadapté à la complexité de ces problèmes, simpliste et démagogique, touchant à des questions très importantes qui auraient mérité mieux qu'un débat précipité au coeur de l'été. Un texte fourre-tout, bâti à la va-vite, qui, et c'est sans doute le plus grave, remet en cause des principes essentiels de notre procédure pénale, de la présomption d'innocence ou de la justice des mineurs. Avec ce texte, par exemple, c'est la détention qui va redevenir la règle et la liberté, l'exception. Et la France se verra à nouveau condamnée régulièrement par la Cour européenne des droits de l'homme pour abus de la détention provisoire. M. Perben a réussi l'exploit, avec ce texte, de susciter l'opposition unanime de tous les professionnels et de tous les partenaires du monde judiciaire.

Dominique Perben ne manque pas de rappeler le programme Jospin : création de juges de proximité, procédures de comparution immédiate et centres fermés pour les mineurs... Comment vous oppos