Menu
Libération

Le contrat-jeune «libéral» de Fillon

Article réservé aux abonnés
Le ministre des Affaires sociales a défendu son projet à l'Assemblée.
publié le 31 juillet 2002 à 0h32

François Fillon assume : le contrat-jeune qu'il est venu présenter hier devant les députés tient du «libéralisme social». La première mesure sociale du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, promise par le candidat Jacques Chirac, sera donc opérationnelle dès le 1er août, une fois que le Parlement se sera définitivement prononcé. L'objectif est de permettre à «250 000 jeunes âgés de 16 à 22 ans» (et non plus 300 000, comme le ministre du Travail l'avait d'abord annoncé), peu ou pas qualifiés, d'obtenir un CDI dans une entreprise privée. Celle-ci bénéficie en contrepartie d'une exonération totale de charges sociales durant deux ans, et d'une exonération de 50 % la troisième année. Fillon a par ailleurs annoncé pour l'automne une poursuite de la baisse des char ges sociales, un assouplissement des 35 heures et une convergence «par le haut» des différents Smic.

Pour aider les jeunes dépourvus de baccalauréat ­ «dont le parcours oscille souvent entre la précarisation professionnelle et l'amertume» ­, le ministre a clairement inscrit son projet dans «une philosophie» qui tend davantage à aider les entreprises que les salariés eux-mêmes. Ce «libéralisme social» qui veut accroître «le différentiel entre les revenus de l'activité et ceux de l'assistance», et redonner «sens aux vertus du travail, du mérite et de la récompense». Refusant la «contrainte» qui consisterait à assortir ce contrat-jeune d'une obligation de formation, François Fillon n'a pas hésité à répondre clairement à l'op