Charles Pasqua n'est pas un perdreau de l'année. Plutôt du genre renard. Le 25 juillet, il a adressé au préfet des Hauts-de-Seine sa démission de président du conseil général. Une abdication, qui survient après quatorze ans d'exercice, rendue nécessaire pour tenter d'échapper à la justice. Charles Pasqua préfère conserver son immunité de député européen plutôt que de présider le département le plus riche de France. Sa démission a anticipé de quelques heures la décision n° 233932 du Conseil d'Etat, rendue publique lundi, qui a validé son élection à la tête du département. Pasqua aurait pu s'en réjouir. Etonnamment, il l'a eu plutôt mauvaise. C'est qu'il savait que cette décision l'obligerait, par le truchement de la loi sur le cumul, à quitter son mandat européen... et donc à perdre son immunité.
Cette histoire rocambolesque débute, en avril 2001, dans le bureau de deux juges d'instructions. Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez s'interrogent sur le versement d'un prêt de 7,5 millions de francs au profit de la liste conduite par Pasqua aux européennes de 1999. Leur instruction les conduit d'Annemasse en Angola en passant par la Corse et le Gabon. Ils soupçonnent un trafic d'armes doublé d'une affaire de blanchiment d'argent. Les magistrats veulent entendre aux fins de mise en examen Charles Pasqua, directement visé dans deux procédures. Ils demandent au Parlement européen la levée de l'immunité du président du RPF. Ils ne l'obtiendront pas. Le 28 février 2002, l'as