A leur manière, les clandestins corses viennent d'ouvrir le dialogue avec le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Dans la nuit de mercredi à jeudi, non loin d'Ajaccio, le FLNC a de nouveau investi le maquis pour y tenir une conférence de presse. Un exercice qu'il n'avait pas pratiqué depuis plus de deux ans. La trentaine de militants armés et cagoulés entendait ainsi répondre à la visite-surprise de Jean-Pierre Raffarin, qui avait rejoint samedi dernier son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, venu sur l'île.
«Voeux pieux». De prime abord, le verdict du principal mouvement clandestin est sans appel : «Nous doutons fortement que le gouvernement Raffarin et son chargé de mission des affaires corses (Nicolas Sarkozy, ndlr) aient davantage de capacité à résoudre un problème qui est et demeure politique.» Pourtant, les clandestins n'ont pas exprimé de revendications précises : signe que leur communiqué n'est pas «agressif», estimait-on hier, de source policière. Ils se sont contentés de railler les «bonnes intentions et les voeux pieux» du nouveau gouvernement. Référence au «dialogue d'Ajaccio» subtile variation sémantique du «processus de Matignon» initié par Lionel Jospin , lancé le week-end dernier par le gouvernement. Jean-Guy Talamoni, leader du groupe Corsica Nazione à l'Assemblée territoriale, avait d'ailleurs réagi «favorablement à la proposition de dialogue» du duo Raffarin-Sarkozy. Avec son collègue Paul Quastana, il s'était même rendu samedi à la préfecture d'A