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Libération

Le FLNC souffle le chaud et le froid

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Après la visite de Raffarin en Corse, conférence de presse dans le maquis.
publié le 2 août 2002 à 0h34

A leur manière, les clandestins corses viennent d'ouvrir le dialogue avec le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Dans la nuit de mercredi à jeudi, non loin d'Ajaccio, le FLNC a de nouveau investi le maquis pour y tenir une conférence de presse. Un exercice qu'il n'avait pas pratiqué depuis plus de deux ans. La trentaine de militants armés et cagoulés entendait ainsi répondre à la visite-surprise de Jean-Pierre Raffarin, qui avait rejoint samedi dernier son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, venu sur l'île.

«Voeux pieux». De prime abord, le verdict du principal mouvement clandestin est sans appel : «Nous doutons fortement que le gouvernement Raffarin et son chargé de mission des affaires corses (Nicolas Sarkozy, ndlr) aient davantage de capacité à résoudre un problème qui est et demeure politique.» Pourtant, les clandestins n'ont pas exprimé de revendications précises : signe que leur communiqué n'est pas «agressif», estimait-on hier, de source policière. Ils se sont contentés de railler les «bonnes intentions et les voeux pieux» du nouveau gouvernement. Référence au «dialogue d'Ajaccio» ­ subtile variation sémantique du «processus de Matignon» initié par Lionel Jospin ­, lancé le week-end dernier par le gouvernement. Jean-Guy Talamoni, leader du groupe Corsica Nazione à l'Assemblée territoriale, avait d'ailleurs réagi «favorablement à la proposition de dialogue» du duo Raffarin-Sarkozy. Avec son collègue Paul Quastana, il s'était même rendu samedi à la préfecture d'A