Il y a parfois comme une petite gêne. «Je m'interroge, commence Christine Boutin (UMP), quant à la pertinence de certaines dispositions de ce texte qui semblent prendre à contre-pied des conclusions de la commission d'enquête sur les prisons.» La députée y avait participé avec ardeur, et, comme ses collègues de tous les bancs de l'hémicycle, avait pointé la situation dramatique des détenus et conclu, entre autres, qu'il fallait augmenter les alternatives à l'incarcération. C'était il y a un peu plus d'un an. Alors hier, au deuxième jour d'examen du projet de loi justice de Dominique Perben, elle s'interroge.
«Impasse». «Même si nous sommes tentés de croire qu'il a échoué, il me paraîtrait dangereux de vouloir remplacer le "tout-préventif "par le "tout-répressif". Prendre aujourd'hui des mesures plus sévères à l'égard des délinquants contentera certainement l'opinion publique à court terme, mais prenons garde que cela ne contribue à nous enferrer dans cette impasse.» C'est bien le problème de ce projet de loi, bouclé à la hâte, et qui mêle des possibilités accrues de placement en détention provisoire, un recours plus large aux comparutions immédiates, cette justice expéditive, un traitement plus sévère des délinquants juvéniles.
Oui, il y a une petite gêne, quand Pierre Albertini (UDF) lance : «Un mot, monsieur le ministre, sur l'énième réforme de la procédure pénale. Un système retouché une vingtaine de fois en dix ans devient un monstre de complications (...). La loi sur la p