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Libération
Interview

«Des centres, antichambres des prisons»

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publié le 3 août 2002 à 0h34

Ancienne députée socialiste de l'Hérault, professeure de droit, Christine Lazerges est l'auteur d'un rapport sur la délinquance des mineurs, remis à Jospin en 1998.

La droite aime à rappeler que les centres fermés et même les comparutions immédiates pour les mineurs figuraient au programme de Lionel Jospin...

Clairement, il s'agissait de propositions électorales, ni expliquées ni détaillées, sur lesquelles d'ailleurs les socialistes n'étaient pas tous d'accord.

Vos propositions n'ont donc pas été suivies par le précédent gouvernement ?

Nous avions dénoncé ­ et les sénateurs aussi dans un rapport rendu il y a un mois ­ l'indigence des moyens donnés à la pédopsychiatrie et l'urgence à répondre extrêmement précocement aux troubles du comportement décelés dès la maternelle. Je regrette que le gouvernement Jospin n'y ait pas prêté plus d'attention en pratique. Pas plus qu'aux énormes difficultés pour mettre en oeuvre les mesures de réparation prononcées par les juridictions pour mineurs. Il y a eu des efforts, avec l'habilitation d'associations et les moyens donnés à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Mais ce n'est pas suffisant. Je pensais qu'il fallait mettre en place, comme aux Pays-Bas, un réseau national d'associations dont la seule mission serait d'appliquer les mesures de réparation. Je n'ai pas été entendue. Mais le gouvernement Jospin a beaucoup oeuvré pour le soutien aux parents, et il ne faudrait pas que ce volet soit abandonné.

Justement, comment analysez-vous