La frénésie a saisi les députés. Dans la nuit de jeudi à vendredi, parvenus au coeur du projet de loi Perben sur la délinquance des mineurs, ils ont, en deux heures, avalé une dizaine d'articles sur des sujets aussi controversés que la création des juges de proximité, ou aussi graves que «les sanctions éducatives» à l'encontre des enfants à partir de 10 ans, les peines applicables aux jeunes de 13 à 18 ans, et le placement des mineurs dans des centres fermés.
Vendredi matin, la séance a repris avec la définition de ces centres, encore floue. «On n'a toujours pas compris ce que c'était !», s'est étonné Julien Dray (PS). «Qui fera des rondes la nuit ? Qui assurera la surveillance ?», a interrogé Marylise Lebranchu (PS). Le secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, Pierre Bédier, a tenté de répondre : «Ceux qui ont visité les quartiers mineurs des prisons ne sont pas sûrs que ce soit la solution, et je souhaite que nous fassions tout pour empêcher des mineurs d'y aller.» Il raconte être allé dans un centre de placement immédiat dont la directrice lui a expliqué : «Il n'y a pas de barreau, l'inconvénient c'est que les gamins partent, l'avantage c'est que, du rez-de-chaussée, ils ne se blessent pas.» Pierre Bédier reprend : «Nous souhaitons empêcher la facilité de la fugue et que l'enfant sache que, derrière, la sanction sera beaucoup plus forte.» Ce sera la prison en détention provisoire. Il y aura des rondes de surveillance «effectuées par des agents techni que