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Libération

Loi Perben: justice plus dure mais pas plus sûre

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Le texte voté stigmatise les jeunes et bouscule le travail des magistrats.
publié le 5 août 2002 à 0h35

Quelques jours de débats précipités, avec séances de nuit. Et la loi Perben a été adoptée samedi. En trois jours, les députés de l'UMP, enthousiastes, ont donc durci considérablement la loi, comme le leur demandait le gouvernement. Pour tous les délinquants, mineurs et majeurs. Pourtant, il y eut de fortes réticences exprimées, au nom de l'UDF, par Pierre Albertini : «Nous avons plus que des doutes sur les résultats à venir... La méthode qui consiste à retoucher vingt fois la procédure pénale en dix ans est très largement chaotique.» Et d'ajouter : «Il faudrait sortir la justice de la seule délinquance des mineurs, qui regarde bien d'autres institutions dont l'Education nationale... Et, surtout, ne pas stigmatiser la jeunesse dont une infime partie est délinquante. L'avenir se construit sur la jeunesse et non sur les personnes âgées.»

«L'école du crime». Pour les mineurs délinquants et récidivistes, la loi institue des centres fermés. Mais pas seulement. Il sera désormais possible de placer en détention provisoire des enfants de 13 à 16 ans s'ils ont commis des délits (aujourd'hui, ce n'est possible qu'en cas de crime) ou s'ils n'ont pas respecté les obligations de ces centres fermés. Les députés vont donc les envoyer dans ces quartiers réservés des prisons dont Pierre Bédier, secrétaire d'Etat au Programme immobilier de la justice, a dit justement : «Ceux qui les ont visités savent qu'il faut éviter d'y placer des mineurs.» Là où, il y a peu, à Lyon, l'un d'entre eux est mor