Jean-Pierre Raffarin va «chercher de l'oxygène» dans les Alpes. Sans doute le Premier ministre en a-t-il manqué lors de sa «rude» plongée selon ses mots dans le cadrage des dépenses de l'Etat, ces dernières semaines. Il peut reprendre son souffle : copie et verdict ont été rendus hier, après un examen «au scanner» des différents postes de dépense et une série d'entretiens avec chacun des ministres, venus plaider leur cause à Matignon.
Tous devraient recevoir, d'ici à la fin de la semaine, la traditionnelle «lettre plafond» qui fixe l'évolution des crédits alloués à leur administration pour l'année 2003. L'exercice s'inscrit dans le cadre du projet de loi de finances 2003 qui doit être présenté le 18 septembre en Conseil des ministres. Cette année, ce moment a tout d'un arbitrage ardu. Les marges de manoeuvre sont étroites, et la conjoncture, pessimiste. La rentrée pourrait être difficile : «J'ai confiance», a néanmoins confié, hier, Jean-Pierre Raffarin. Les recettes fiscales de l'année prochaine, déjà amputées de 2,5 milliards d'euros en vertu de la pérennisation de la baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu, subiront en outre l'impact du ralentissement de la croissance de cette année.
Jean-Pierre Raffarin est pris dans un étau. S'il veut à la fois honorer les promesses électorales de Jacques Chirac, financer l'évolution mécanique de certaines dépenses (les salaires des fonctionnaires, le service de la dette) et maîtriser les déficits publics afin d'éviter à la France un