La jeunesse serait en soi un brevet certifié de renouveau. C'est ce que voudraient faire croire les trentenaires du PS, «poil à gratter» d'un parti dont la moyenne d'âge des adhérents est de 55 ans. Grisés par la perspective du congrès «refondateur» du printemps 2003, ils fleurissent en groupes de réflexion ou raniment d'anciennes sous-chapelles. Et brandissent le fanion d'une génération qui, pour n'avoir pas connu la fièvre des barricades de mai 1968, peine à se forger ses propres utopies.
Naissance. Pour s'allier, point n'est besoin d'un projet politique commun. La volonté de dégommer les aînés suffit. Regénération collusion sémantique de refondation et de génération en offre la caricature, qui entend «rajeunir le capitaine», au dire d'un de ses animateurs, Jean-Baptiste Roger, 33 ans, conseiller de Jean-Paul Huchon à la région Ile-de-France (lire ci-dessous). Si son acte de baptême est vieux de quelques semaines, son acte de naissance, lui, date de plus d'un an.
Tout a commencé au mois de juin 2001, à la veille des investitures socialistes pour les législatives. Fort d'une cinquantaine de signataires, un quatuor de trentenaires Laurent Baumel, membre du conseil national du PS, Emmanuel Maurel, qui l'a quitté en juin dernier, Laurent Bouvet, qui a, en octobre 2001, renoncé à la rédaction en chef de la Revue socialiste, et Jean-Baptiste Roger appelait alors François Hollande à assurer une «présence réelle des jeunes générations» au sein du parti. De crainte d'être sac