Jean-Baptiste Roger, 33 ans, un des militants PS à l'origine de Regénération, explique les raisons de son engagement «générationnel».
Après la lutte des classes, la lutte des âges ?
C'est fatigant d'être toujours obligé de pousser des cris. Mais on n'a pas notre place. Les trentenaires du PS sont une espèce en voie de disparition. Il serait bon d'en tenir compte. Le PS est un parti de gens en place avec un renouvellement à temps long. Nous, on est un peu pressé. Ce n'est pas du jeunisme à la con !
Les accusations dont votre appel a été l'objet l'année dernière ne vous ont-elles pas échaudés ?
Nos détracteurs n'ont pas compris. Nous, on préfère parler pour avoir des responsabilités plutôt qu'attendre d'en avoir pour parler. C'est difficile d'avoir 30 ans au PS. On a le sentiment de faire tourner la boutique, d'animer intellectuellement les sections. Sans contrepartie. Quelques trentenaires cabossés qui en ont marre de jouer les supplétifs nous ont rejoints. Il faut rajeunir le capitaine.
Vous vous êtes regroupés autour du seul mot d'ordre générationnel. N'avez-vous pas peur qu'à l'approche du congrès, votre entente ne résiste pas à vos contradictions politiques ?
Je connais bien le problème. C'est moi qui m'occupe de gérer les états d'âme des uns et des autres. L'explosion est un risque évident. Quand on discute nuitamment autour d'une bouteille, on est assez d'accord. Mais, le lendemain, il faut bien survivre. Et chacun a sa stratégie. On est une toute petite entreprise. Il faudra