La réforme des modes de scrutin «n'est pas une priorité», martèle le gouvernement. Pourtant, les projets de lois devraient être débattus au Parlement dès cet automne. Pour l'heure, seuls le PCF et la LCR ont réagi, qualifiant les intentions de Nicolas Sarkozy de «tripatouillages» et de texte «liberticide». Officiellement, le ministre de l'Intérieur qui a remis ses propositions à Jean-Pierre Raffarin, fin juillet, vise à conforter «la cohérence majoritaire». «La bipolarisation est inévitable», estime Dominique Chagnollaud, professeur à Paris-II. «Une démocratie fonctionne soit au consensus, soit à la majorité. Or, chacun sait qu'en France on n'est pas fichu de s'entendre», ajoute Guy Carcassonne. «Pour avoir des élus, il faut des électeurs», ironise Didier Maus. Si ces constitutionnalistes interrogés par Libération jugent la proposition «habile», ils ne cachent pourtant pas leurs réserves.
Représentation. «Choquant et illégitime» : le relèvement des seuils requis pour se maintenir au second tour des élections régionales (entre 7 et 12 % contre 5 % actuellement) ou fusionner avec une autre liste (5 % au lieu de 3 %) n'est pas du goût de Guy Carcassonne, professeur à Paris-X-Nanterre. «Tel que modifié depuis 1999, le scrutin, majoritaire, permet une représentation des minorités. Aller au-delà, c'est les exclure. Or, je ne trouve pas anormal que le FN ou l'extrême gauche aient des élus régionaux.» Didier Maus, professeur à Paris-I, espère que les seuils seront réajustés lors du d