Sans faire de bruit, en plein mois de juillet, l'Etat a transféré la gestion de plus de 109 millions d'euros à la Région Alsace. C'est la première mesure concrète de l'acte II de la décentralisation, voulue par Jean-Pierre Raffarin. L'Alsace a réclamé et obtenu la gestion de l'intégralité des fonds européens qui lui sont destinés. Il faut dire qu'Adrien Zeller, président UDF du conseil régional, a réagi rapidement à l'invitation du gouvernement. Dans son discours de politique générale le 3 juillet, le Premier ministre avait en effet «invité les régions à être audacieuses et à se porter candidates pour expérimenter certains transferts de compétence». Deux jours plus tard, Adrien Zeller demandait au gouvernement la gestion des fonds européens (social, régional et agricole). Trois semaines ont suffi pour que le transfert de gestion soit adopté en Conseil des ministres. Et, pour boucler ce pas de deux Etat-Région, Jean-Pierre Raffarin a déjà annoncé qu'il se rendra en Alsace à la rentrée. Le message est clair : le nouveau gouvernement aime les Régions. Au point de bientôt les inscrire dans la Constitution.
«Décentralisation expérimentale.» Depuis le «coup» réalisé par les Alsaciens, les conseils régionaux se bousculent pour être les prochains sur la liste. Et pour cause : récupérer les compétences de l'Etat et la manne financière afférente serait une petite révolution pour ces entités administratives qui ont tout juste trente ans. Même l'Assemblée territoriale de Corse, d