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Libération

Loi Sarkozy : du vent, selon les «sages»

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Aucun effet juridique pour le texte sur la sécurité.
publié le 23 août 2002 à 0h43

Le Conseil constitutionnel a confirmé ce que l'on pouvait pressentir lors des débats parlementaires sur la loi défendue par Nicolas Sarkozy : à part les importants moyens mis à disposition de la police et de la gendarmerie (5,6 milliards d'euros sur cinq ans, 13 500 créations de postes), sa loi d'orientation et de programmation sur la sécurité intérieure (Lopsi) repose pour l'instant sur du vent. Du pur effet d'annonce pour flatter le sentiment sécuritaire ambiant. Dans le langage des «sages», cela se traduit par : «sans portée normative». Il s'agit essentiellement de l'article 1, censé exprimer les «orientations de la politique de sécurité intérieure», qui renvoie en fait, d'une simple phrase, à une annexe fourre-tout où sont dénoncés, pêle-mêle, les gitans, les fumeurs de joints, les jeunes des cités squattant les cages d'escaliers, les mendiants agressifs, les prostituées, les voleurs de portables... Plus une série de proclamations pour en finir avec les «zones de non-droit».

A l'Assemblée nationale comme au Sénat, le ministre de l'Intérieur avait parfois dû calmer l'ardeur de parlementaires de la majorité qui, en se fondant sur ce catalogue de la petite et grande délinquance, voulaient renforcer l'arsenal répressif contre telle ou telle catégorie. Sarkozy leur promettant, pour la rentrée, un véritable texte de loi. En attendant, le groupe PS, ému par une telle stigmatisation de catégories de population instaurant une «présomption de culpabilité», avait saisi le Conseil co