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Libération

Vers un parti des déçus de Chevènement

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L'Association pour une gauche républicaine entend peser à gauche.
publié le 26 août 2002 à 0h44

Saint-Nazaire envoyé spécial

«La tradition républicaine, c'est comme la Guerre des étoiles, il y a l'empire contre la République et un Jedi pour la défendre.» La petite centaine de militants qui s'est réunie samedi à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) espère que ce rôle sera joué par l'Association pour une gauche républicaine (AGR).

«Traumatisme». Créée fin juin en Franche-Comté, l'AGR rassemble les déçus de Jean-Pierre Chevènement et de son Pôle républicain (Libération de samedi-dimanche). «Gauche», «République» : les deux mots reviennent sans cesse chez les militants qui veulent «reconstruire» une «gauche républicaine, laïque et sociale». Et qui veulent maintenant s'organiser en parti. Pour les dirigeants, la priorité c'est de se détacher de l'étiquette «ex-chevènementiste». «Lui», «il», «notre ancien chef» est tour à tour évoqué mais jamais nommé. Peine perdue, les militants, eux, ne parlent que de lui : «Ce n'est pas nous qui avons quitté Chevènement. C'est lui qui nous a quittés.» On lui reproche le «traumatisme», le «coup de Trafalgar» qu'a représenté l'arrivée dans la campagne présidentielle de personnalités de droite.

«Oukases». «Ce qui m'a tué pendant la campagne, témoigne Samir, candidat du Pôle aux législatives dans le Rhône, c'est quand on appelait à ma permanence pour me demander : "Vous êtes de droite ou de gauche ?'' Me demander ça, à moi...» D'autres évoquent «les apparatchiks» et les «oukases qui venaient d'en haut» pour regretter le manque de démocratie interne