Militants verts déprimés, s'abstenir ! En arrivant à Saint-Jean-de-Monts (Vendée), les adhérents ou les sympathisants du mouvement écologique vont trouver à lire le prérapport de l'«audit participatif interne» commandé par la direction des Verts à l'universitaire belge Benoît Rihoux et à deux autres chercheurs spécialisés sur les mouvements écologistes. La conclusion de cette étude sur le fonctionnement interne du parti de Dominique Voynet est sans appel : «Si les Verts ne franchissent pas, au cours des deux ou trois prochaines années, de sauts qualitatifs, leur survie en tant qu'organisation politique autonome capable de peser politiquement est problématique. (...) Les Verts doivent oser l'innovation», estiment les trois chercheurs, qui invitent les écologistes français à ne se satisfaire «ni d'un statu quo ni d'une simple adaptation au système».
Poids démesurés des sensibilités internes, statuts inadaptés, fonctionnement obscur du secrétariat national, du collège exécutif ou du «parlement» du parti (le conseil national interrégional), absence de coordination entre les différentes strates du mouvement (groupe local, départemental, régional, national) : la «maison verte» a été auscultée sous toutes les coutures. Bilan : les Verts sont «une organisation éclatée et faible». Ils sont «arrivés au terme d'un certain mode de fonctionnement autobloquant qui génère un niveau croissant de frustration et d'insatisfaction». «Globalement, écrit le trio, les Verts ne se sont pas dotés, ju