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Libération
Reportage

Le Pen place sa fille en orbite

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Il a vanté les qualités de Marine, au grand dam de la vieille garde du parti.
publié le 30 août 2002 à 0h47
(mis à jour le 30 août 2002 à 0h47)

Mention spéciale avec félicitations paternelles pour Marine Le Pen. Hier, la benjamine des filles du leader du Front national, tout juste âgée de 34 ans, prononçait son premier grand discours politique à la tribune de l'université d'été du FN. «J'ai le trac», s'épanche-t-elle sur l'épaule de son voisin, Bruno Gollnisch, le numéro deux du FN, avant de se diriger vers le pupitre. «Va, ma fille», l'encourage papa. «Elle est draguable», commente Bernard Antony, le chef de file des catholiques intégristes, marié quatre enfants, devant un micro ouvert.

Une heure d'intervention pour l'avocate sur le thème «le droit, arme du totalitarisme», chaudement applaudie par les militants. A peine a-t-elle regagné sa place à la tribune que Le Pen prend la parole. «Je voudrais apporter une clarification. Marine est une des personnalités nouvelles que l'on voit dans nos congrès, dans nos universités d'été. Elle n'est pas là parce qu'elle est ma fille. Elle a obtenu un très grand succès électoral aux législatives à Lens, dans le carré minier. Marine est une militante. Elle a connu la persécution politique très jeune. C'est une recrue de qualité pour notre mouvement. Elle est représentative de la jeune génération que nous voulons attirer.» Des lauriers de militantisme décernés par le chef lui-même qui valent tous les adoubements. Pendant cette bénédiction paternelle, Bruno Gollnisch, bras croisés sur la poitrine, ne se départ pas d'un sourire extrême-oriental.

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