Nantes (Loire-Atlantique)
envoyée spéciale
«Des enfants dont les parents, en instance de divorce, se battent pour la garde, voilà ce que nous sommes devenus», grommelle, rageur, un des 800 militants que l'université d'été de la Gauche socialiste (GS) a réunis vendredi sous le soleil nantais. Autour d'une mission tacite : la rédaction de l'épitaphe du courant condamné à la scission à la suite du différend stratégique entre ses fondateurs Dray-Mélenchon (Libération de vendredi). Les deux stratégies en lice sont sur toutes les lèvres : faut-il rallier la «logique majoritaire» prônée par Julien Dray, adepte d'une alliance avec François Hollande, ou rallier l'opposition, ainsi que le claironne Jean-Luc Mélenchon, en optant pour une «fusion immédiate» avec Henri Emmanuelli ?
Les deux généraux, devenus rivaux, passent leurs troupes en revue. C'est à qui quittera la ville avec le plus gros bataillon. D'ordinaire fort en gueule, le député de l'Essonne canalise son ressentiment «je ne m'emporterai pas», promet-il en déambulant, jovial, entre les grap pes de militants. L'ex-ministre délégué à l'Enseignement professionnel, lui, s'est retiré, furieux, après quelques éclats.
«Gâchis». «J'en ai ma claque. Je n'ai pas milité pas depuis dix ans dans ce courant pour en arriver là», peste Xavier Vuillaume, responsable de la section «jeunes» de la GS. A l'étage, les portes claquent ; les insultes fusent : «Julien Dray est une crapule, un traître qui veut se vendre à François Hollande», lâche, au