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Libération

Le spectre Jospin

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A l'université d'été de La Rochelle, il n'est pas là mais il occupe tous les esprits.
publié le 31 août 2002 à 0h48

La Rochelle envoyés spéciaux

A l'université d'été de La Rochelle, il n'est pas là mais il occupe tous les esprits.

Il fut totem, il est devenu tabou. La figure de Lionel Jospin hante l'université d'été du PS qui s'est ouverte vendredi à La Rochelle. Mais rarissimes sont les socialistes à oser briser l'omerta pour réveiller le souvenir du candidat déchu. A la tribune, Strauss-Kahn a été le seul à verser sa petite larme : «Je suis heureux que nous nous retrouvions à notre université d'été, même si j'ai un petit pincement au coeur en pensant que c'est la première fois que nous la passons sans Lionel.» L'ex-ministre de la Défense Alain Richard en a rajouté en réclamant du «respect pour celui qui a conduit l'action gouvernementale».

Sans citer le nom du naufragé du 21 avril, la plupart des orateurs se contentaient, eux, d'évoquer «notre bilan», «notre échec», «nos erreurs», etc. D'autres baissaient le ton dans les couloirs pour susurrer anonymement quelques griefs à l'encontre de leur ancien chef. Du bout des lèvres. Du ton compassionnel qu'on emploie pour parler d'un disparu.

Des précautions d'autant plus aiguisées que le brûlot anti-Jospin publié par son ancienne ministre du Logement, Marie-Noëlle Lienemann, Ma part d'inventaire, a laissé des traces. «Il a achevé de victimiser Lionel», glissait un dirigeant du PS. «Ce livre interdit le débat, il gèle tout, c'est la glaciation», ajoutait un autre.

Bravache. L'ouvrage a au moins valu à son auteur de décrocher la vedette de l'ouverture