La Rochelle envoyés spéciaux
Ciel bleu sur La Rochelle. Mais brouillard persistant dans les esprits. Trois mois après sa double déroute, le Parti socialiste a tenté, pendant les trois jours de son université d'été, de jeter les bases «d'un nouveau départ». François Hollande, le premier secrétaire, a bien sûr affirmé dans son discours de clôture hier «sa gratitude» à l'égard de Lionel Jospin et refusé toute «amnésie» ou tentation «de la table rase». Mais, déroute oblige, les projets présidentiel et législatif élaborés avant le printemps ont été envoyés au pilon. Pour le patron du PS, il s'agit bien désormais de redéfinir «l'identité socialiste» et d'«élaborer un nouveau projet». Et il y a du boulot...
Histoire de rasséréner une base désorientée, et de se rassurer eux-mêmes, nombre de leaders ont considéré qu'ils disposaient au moins d'un atout : le temps. Cinq ans d'opposition ne seront peut-être pas de trop. «C'est le début d'un redémarrage. Ce sera long, difficile et parfois délicat entre nous», a jugé l'ancien ministre de la Défense Alain Richard. «On ne peut pas, fin août, avoir les idées claires», a reconnu Dominique Strauss-Kahn. Evoquant une «fin de cycle», Elisabeth Guigou a posé l'enjeu : «Nous devons tourner la page qui nous a amenés, nous, la gauche, à avoir peur des utopies.» «Car la démonstration est désormais faite que l'on ne gagne pas une élection sur un bilan», a glissé Laurent Fabius dans une petite pique anti-Jospin.
«Sans lui». Concédant que la défaite releva