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Libération

Mélenchon et Dray se rabibochent

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Pas de scission au sein de leur courant, la Gauche socialiste.
publié le 2 septembre 2002 à 0h50

Nantes envoyée spéciale

«Jean-Luc Mélenchon et moi avions une grosse envie de nous séparer. Mais quand nous nous sommes retrouvés yeux dans les yeux, la rupture nous a paru impossible.» Telle est la lecture «psychanalytique», dont se prévaut Julien Dray, pour justifier le raccommodage in extremis, dans la nuit de vendredi à samedi, d'une Gauche socialiste promise à la scission. Enfouies, les dissensions estivales consécutives à l'annonce, par Mélenchon, de sa volonté de «fusionner avec Henri Emmanuelli». Retoquée, la colère de Dray, qui pourfendait «une logique minoritaire» et ambitionnait de ratisser «plus large» autour du premier secrétaire du PS, François Hollande. Pris de remords, les deux hommes se sont donné l'accolade pour conclure l'université d'été de leur courant, samedi à Nantes.

Alibi. Il ne leur restait alors qu'à sauver «politiquement» la face devant une assemblée générale de 850 militants à bout de nerfs. Leur alibi «politique», les deux compères l'ont trouvé dans la bouche de Gérard Filoche. Cet autre animateur de la GS a dégainé le fer à souder : «Je ne vois pas quelle est, sur le fond, l'opposition entre le grand courant souhaité par Julien et le pôle de gauche que Jean-Luc appelle de ses voeux. Quand on personnalise la politique, on dépolitise les personnes.» Ainsi «repolitisé», Mélenchon est monté sur l'estrade pour brandir le fanion d'une «logique de conquête et non de résistance». Il n'en fallait pas davantage à Dray. «S'il ne s'agit pas de fonder un pôle