Député européen apparenté communiste, Fodé Sylla, chargé du rapport 2002 sur la charte des droits fondamentaux dans l'Union européenne, revient de Johannesburg. Il applaudit les déclarations de Jacques Chirac au Sommet de la Terre. Et l'incite à «dépasser Mitterrand» en prenant «la tête d'un front de résistance» aux Etats-Unis. Interview.
Jacques Chirac veut taxer les pays riches pour éviter un «crime de l'humanité contre la vie». Il vous dépasse sur votre gauche ?
Reconnaissons que nous avons un chef d'Etat qui donne une image très positive de la France dans les sommets internationaux. Déjà, au sommet du G8 à Gênes, en juillet 2001, il avait dénoncé avec force la répression policière. Au sommet européen de Séville en juin 2002, il s'était opposé aux sanctions que certains voulaient infliger aux pays du Sud pour freiner l'émigration de leurs populations. Il combat fermement la position «va-t-en-guerre» de George Bush en Irak. Et voilà qu'il propose d'augmenter l'aide aux pays en développement jusqu'à 0,7 % de notre PIB, et d'instaurer un «impôt mondial» taxant les pays riches pour donner aux pauvres. Du même coup, Chirac va plus loin que Jospin, qui avait diminué l'aide aux pays du Sud jusqu'à 0,3 % du PIB, et plus loin qu'Arlette Laguiller et Alain Krivine réunis qui se sont abstenus sur la taxe Tobin au Parlement européen.
Et plus loin que François Mitterrand ?
Il met ses pas dans ceux de son prédécesseur. Mais si la France encourageait à l'époque la démocratisation en Afrique