Recadrages et remises en question, Matignon est en ébullition. Pas une réunion ne s'y déroule sans que la question ne soit abordée : comment éviter les couacs ? Devant l'urgence, les services du Premier ministre ont opté pour le serrage de boulons. Moindre exposition de Jean-Pierre Raffarin, contrôle de la parole des ministres, manoeu vres de diversion sur des sujets jugés «positifs», l'entourage du chef du gouvernement a plusieurs cordes à son arc. Aujourd'hui, Raffarin devrait profiter d'une visite à Strasbourg consacrée à la décentralisation pour faire de la bonne langue de bois «matignonnesque». Redire qu'il tiendra toutes les promesses de Jacques Chirac, assurer que la baisse des charges et celle des impôts sont les priorités du gouvernement, jurer que le budget est certes difficile à boucler mais qu'à coeur vail lant rien d'impossible, marteler que les crédits de la recherche ne seront pas baissés, etc. Le tout à la tribune. Il laissera Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales, répondre seul aux questions des journalistes, sous le regard attentif de trois membres du service communication de la Rue de Varenne. Aux grands maux, les grands moyens.
Verrou. Ses connaissances en matière de communication ce fut son premier métier n'ont pas évité à Jean-Pierre Raffarin de se prendre les pieds dans le tapis. Elles lui permettent en revanche de se rendre compte que ses erreurs, ou celles de ses ministres, lui ont gâché la rentrée. Ses explications confuses sur