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Libération

Lyon : avec Collomb, c'est pas l'Amérique

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Après dix-huit mois, le maire PS déçoit même son camp.
publié le 6 septembre 2002 à 0h53

Lyon de notre correspondant

La comparaison avec Paris commence à le fatiguer : «Vous allez encore me parler de Delanoë ?» Gérard Collomb soupire. Cet été, tout le monde lui a rabâché le succès de Paris-Plage, qui semble agir à Lyon comme un révélateur. Ici, c'est surtout la majorité qui paraît ensablée. Après dix-huit mois au pouvoir, une impression d'immobilisme s'installe. Personne, à gauche, ne veut encore en parler publiquement. Et la droite, pour l'instant, tourne autour de la brèche. «Pour être intellectuellement honnête, c'est trop tôt pour faire un bilan, amorce Jean-Michel Dubernard, député RPR de Lyon. Mais on devrait quand même voir apparaître quelques lignes. Noir avait donné un élan à cette ville, puis Barre une dimension internationale. Avec Collomb, on reste sur une gestion neutre, sans saveur. On ne sait pas où il veut en venir.» Le chirurgien joue son rôle d'opposant. Mais un nombre important d'élus de gauche, de militants, de collaborateurs, partagent désormais ce point de vue. «Ça patine», dit l'un. «Ça manque de souffle», glisse un autre. «On manque de projet», ajoute encore un troisième. Quelques-uns se disent en plein «désenchantement», parlent d'«ennui», de «décrochage». Les fissures, d'abord discrètes, menacent de s'élargir.

Flottement. «On n'a pas su gérer le changement, parce qu'on n'était pas prêts», analyse aujourd'hui un proche. Juste avant la victoire, Gérard Collomb refusait d'anticiper, de préparer les premières décisions, et de choisir ses futu