A chercher sur les 35 heures un compromis trop subtil, François Fillon a surtout réussi a se mettre à dos tous les partenaires sociaux. «Chacun peut trouver des motifs de satisfaction dans le projet de loi», se défendait l'un de ses proches conseillers vendredi, au sortir de la réunion de la Commission nationale de la convention collective. Mais à écouter les réactions des représentants syndicaux et patronaux, c'est d'abord des motifs de mécontentement qu'ils ont trouvés dans le texte «relatif au salaire, au temps de travail et au développement de l'emploi» qui leur était soumis. Ce projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres le 18 septembre et à l'Assemblée le 2 octobre.
«Nous sommes en train de glisser progressivement vers une remise en cause des 35 heures», s'est indigné Michel Jalmain, qui conduisait la délégation CFDT. Pour Michelle Biaggi (FO), «les grands perdants, ce sont encore les salariés des entreprises de moins de 20 salariés». «Nous courons le risque, ajoutait Michel Cocquillion (CFTC), de voir dénoncés et remis en cause tous les accords que nous avions négociés difficilement.» «L'heure est grave parce que le gouvernement donne au Medef l'arme qui va lui permettre de tuer les 35 heures», a averti Maryse Dumas (CGT), se félicitant qu'«aucune organisation syndicale n'ait soutenu ce projet».
Ironie. Côté patronal, c'est sur le Smic que se sont concentrées les critiques. «Augmenter le Smic de 17 % en trois ans, c'est très sympathique pour les salariés,