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Libération

Sans son Assemblée, le député est dépité

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Certains sortants ont du mal à se réadapter à la vie civile.
publié le 11 septembre 2002 à 0h56

«Je n'ai toujours pas trouvé à me recaser. Pire : je ne sais même pas vers quel secteur m'orienter.» A l'heure de la rentrée, Laurence Dumont reste sur le carreau. Elle a perdu, en juin, son siège de députée du Calvados. «Licenciée de l'alternance», selon son mot. Sur la centaine d'élus défaits de feu la gauche plurielle, certains, comme elle, n'ont pas réussi à négocier leur retour dans le civil. D'autres ont ouvert le parachute. Et tous pestent contre leur infortune.

«Accéder à l'hémicycle, c'est pénétrer dans un musée dont vous savez qu'il vous faudra, un jour ou l'autre, rejoindre la sortie.» Il a beau philosopher, Raymond Forni, trois mois après, remâche encore sa défaite. L'ancien président de l'Assemblée, qui compte s'installer comme avocat conseil dans le privé, a été contraint de troquer les spacieux appartements de l'hôtel de Lassay contre «un 35 m2 à Paris !».

Tout aussi amère, Yvette Benayoun-Nakache, ex-députée PS de Haute-Garonne, évincée par quelque 500 voix d'écart, entend ne pas revenir à la case départ. «En devenant députée, mon salaire a fait un bond : de 7 200 à 30 000 F [1098 à 4570 euros] mensuels», confie cette ancienne secrétaire médicale, qui dit n'avoir aucune envie de «retourner à l'hôpital. Je ne me vois pas recommencer à taper les consultations du chef de service. Maintenant, ce serait trop dur». Pour l'heure, elle vit grâce aux indemnités de fin de mandat dont bénéficie chaque sortant. Une manne qui s'arrête fin décembre. Ensuite, elle verra.

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