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Libération
Interview

«Il faut déplacer à gauche le centre de gravité du PS»

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publié le 12 septembre 2002 à 0h57

L'ex-patron du PS, Henri Emmanuelli, s'apprête à fusionner son courant Démocratie-Egalité avec la Gauche socialiste lors d'un rassemblement prévu à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Objectif du député des Landes : rompre avec la «gestion sociale-libérale» qui a causé la défaite de Lionel Jospin pour installer le PS dans une «opposition résolue à la mondialisation libérale».

Vous vous alliez avec la Gauche socialiste : vous avez pris goût à votre statut de minoritaire ?

Douze ans après le congrès de Rennes, il est temps de refaire de la politique. Il faut redonner une capacité majoritaire à la gauche, et donc la rassembler. Or, elle ne peut pas être rassemblée sur une ligne sociale-libérale qui exclut le PCF, n'est pas celle des Verts, encore moins celle des mouvements dits antimondialistes, et qui est même rejetée par au moins la moitié du PS. Il faut déplacer le centre de gravité politique du PS. A Argelès, nous ne constituerons pas un simple courant, nous bâtirons une motion qui a vocation à être majoritaire. Quant à ceux qui nous renvoient à l'aile gauche, ils se situent ainsi eux-mêmes à l'aile droite.

S'il faut réancrer le PS à gauche, c'est parce que sa dérive à droite a causé la perte de Lionel Jospin ?

Les causes sont nombreuses. Mais évoquer la dispersion de l'offre politique ou la mécanique enrayée de la gauche plurielle ne suffit pas à répondre à deux questions majeures : pourquoi plus de gens ont-ils voté pour un autre candidat de gauche que pour le candidat soc